Beehive, une mixité sur 10 étages

Article paru dans Ouest France du 23 juin 2014
 
C'est parti pour la construction, au voisinage du parc de Bagatelle, d'un immeuble de 60 logements dans lequel vont cohabiter différents modes d'habitation, locatifs et accessions à la propriété, aidés ou pas.

Un geyser

« Beehive », c'est le nom donné à cet immeuble dont la première pierre a été posée cette semaine, à l'angle de la rue du Zambeze et du boulevard Marcel-Paul. Il fait référence à un geyser existant dans le parc Yellowstone, aux États-Unis. « Il rappelle l'idée de mouvement tellurique et de jaillissement du bâtiment », explique Éric Gérard, directeur des coopératives GHT. C'est également la traduction du mot ruche, en anglais. « L'image de l'abeille, active et solidaire, nous semblait sympathique », dit-il.

Environnement

Volume et lien avec le paysage, « l'opération recherche une densité économe en foncier ». Un minimum de surface au sol pour des espaces de vie confortables. Onze niveaux avec le rez-de-chaussée, la hauteur (R + 10) permet de construire une surface de logement conséquente en préservant le parc voisin de Bagatelle par un minimum d'étalement. « Les 60 logements et quelques commerces auront une emprise de 2 700 m2. Même dans une configuration extrêmement dense, pour en mettre autant à l'horizontale, il faudrait au minimum 11 250 m2 ».

Quant à la qualité liée à la consommation d'énergie, « elle est 20 % plus performante » que l'exigence de réglementation thermique établie en 2012 (RT2012). Un résultat imputable à « la qualité de l'enveloppe du bâtiment », plus qu'à ses équipements techniques. « L'énergie la moins polluante est celle qu'on ne consomme pas », argumente Éric Gérard.

Architecture

Les logements disposent en grande majorité de double ou triple orientation. Des loggias et jardins d'hiver apportent 15 % supplémentaires à la surface habitable. « Il est essentiel que les occupants soient fiers de leur lieu de vie. » L'immeuble doit donner l'impression de sortir « comme une émergence ». Il est recouvert d'une « peau métallique » qui captera le reflet des arbres environnants.

Mixité

L'immeuble Beehive prévoit différents types d'appartement « sur chaque palier » avec 24 appartements locatifs sociaux, 21 accessions à la propriété, 15 logements libres. « L'objectif est d'éviter la stigmatisation. Les gens qui habitent l'immeuble peuvent avoir n'importe quel statut, propriétaire, locataire d'un logement privé ou locataire HLM. » Mixité des usages aussi, avec la présence de deux locaux commerciaux dont une boulangerie en pied d'immeuble. Espace d'échange, également durable, une salle mettra des machines à laver à la disposition de tous. « Cet espace est imaginé comme un lieu convivial, largement ouvert sur le hall. »

En chiffres


Les marchés représentent plus de six millions d'euros « et des dizaines de milliers d'heures de travail ». En détail : 60 logements sur 10 niveaux ; 21 logements en accession abordable à la propriété avec un prix de vente moyen 2 190 € TTC par m2 ; 95 % de ces logements sont réservés par des primo accédants ; 24 logements sont destinés à la location sociale gérée par le bailleur HLM Atlantique Habitations ; 15 logements (dont 10 encore disponibles) en accession libre avec un prix de vente de 3 250 € TTC le m². Deux commerces ouverts sur le rond-point.

GHT

GHT Coopératives réunit deux coopératives d'intérêt collectif à l'histoire déjà ancienne dans l'accession abordable à la propriété : Maison familiale de Loire-Atlantique fondée en 1911 et Demeures et Tradition créée en 1951. Objectif : permettre aux jeunes actifs dont le revenu mensuel n'atteint pas 3 500 €, soit 80 % d'entre eux, d'acheter son logement sur la métropole. À son ouverture en 2007, un seul salarié, Éric Gérard. Il est aujourd'hui directeur d'une structure qui emploie 13 personnes, fait un résultat de 3 % alors qu'il est en moyenne à 6 % dans le privé, et réinvestit 100 % de ce résultat. Principaux soutiens : Atlantique Habitations et Crédit Mutuel. « En travaillant avec des marges réduites, notre objet social et de permettre aux foyers à revenus modestes et intermédiaires d'acquérir leur premier logement », résume le directeur.