#ParoledeCoop I Nous avons constaté une hausse surprenante de la demande de logements en accession comme en locatif

Interview avec Pascal Pouly, directeur général délégué, Habitat Dauphinois (26)

Quelles évolutions majeures de notre secteur depuis 2 ans ont eu un effet sur votre stratégie et votre activité ?

"La crise de la Covid a eu le plus gros impact sur notre activité avec un effet assez inattendu : un attrait certain pour nos villes moyennes et nos campagnes. Nous avons constaté une hausse surprenante de la demande de logements en accession comme en locatif et notamment sur les maisons individuelles, ainsi qu’un tassement du taux de rotation sur notre patrimoine locatif. Cette demande importante amplifiée par un ralentissement des constructions sur certaines grandes villes et la difficulté à ouvrir des zones constructibles fait monter le coût du foncier constructible. Nous subissons aussi la hausse des coûts de construction qui impacte nos prix de vente. Fin 2021, nous n’étions plus en capacité de réaliser des logements en PSLA sur les communes en zone C. Nous avions anticipé ce contexte en créant un OFS dont les premières opérations devraient être lancées en 2022 pour apporter une réponse à des ménages qui ne peuvent plus acquérir un logement.

Enfin, nous déplorons toujours l’application de la RLS qui nous prive de fonds propres à investir pour la construction neuve et génère même des impayés par la complexité et les retards de calcul de la CAF.

Pour conclure, nous sommes contraints de continuer à innover et trouver des solutions pour satisfaire une demande de logements toujours croissante."

Dans le domaine du financement de vos opérations et de vos accédants, quels changements avez-vous observés sur cette période ?

"Sur le locatif, nous pouvons compter sur la Banque des Territoires pour le financement même si nous rencontrons de plus en plus de difficultés sur les garanties d’emprunt des collectivités. En accession, nous avons eu très peu de refus de prêt pour nos acquéreurs sur les 2 ans écoulés. Certains acquéreurs ont revendu un bien en zone urbaine et disposent de capacités financières bien supérieures à ce que nous pouvions constater jusqu’alors. Les taux bas ont contribué à gommer la hausse des prix de 29 % que nous connaissions depuis neuf ans, en solvabilisant les acquéreurs qui achètent, cependant, un bien avec des surfaces plus petites. Nous constatons un ralentissement du marché en ce début d’année et subissons de nouvelles hausses très importantes sur le coût des matériaux. Nous sommes inquiets sur l’équilibre des projets en locatif car les loyers n’ont que très peu évolué (+ 0,42 %) dans un contexte de hausse du taux du livret A."

Pascal Pouly, directeur général délégué, Habitat Dauphinois (26)

habitat-dauphinois.fr