Semaine du développement durable : découvrez les charmes de la construction en paille !

A l’occasion de la semaine du développement durable, la Fédération à choisi de mettre en avant un procédé de construction encore peu utilisé en Hlm : la construction en paille.

Depuis le 1er janvier 2012 sont parues les règles professionnelles de la construction paille qui permet à la filière de mieux s’organiser et aux maîtres d’ouvrages de pouvoir utiliser ce mode constructif tout en bénéficiant d’une assurance dommage ouvrage classique.

En effet, validées par la Commission Prévention Produit appartenant à l’AQC (Agence Qualité Construction), ces règles professionnelles ont pu faire passer ce savoir faire au statut de technique courante permettant de rentrer dans les critères habituels des assurances.
 
Cela implique bien sûr de respecter certains points de contrôle des matériaux, de respecter les règles publiées et de contractualiser avec des entreprises formées et certifiées.
Vu en coupe d'un mur en ossature bois
à isolation paille (association Bâtir Cru)

L’utilisation de bottes de pailles compressées à haute densité peut être mise en œuvre à travers plusieurs techniques de construction. Les plus courantes sont :
L’ossature bois, où l’isolant habituel est remplacé par la paille (cette technique de coffrage peut également être réalisée par préfabrication en atelier, où les murs sont montés puis amenés sur le chantier).
 
Le poteau-poutre, où à partir d’une structure porteuse de poutres et de poteaux, les vides laissées par les poteaux sont garnis de pailles et entouré d’une structure légère secondaire (ex : linteaux ou panneaux de bois).

Un des intérêts de l’isolation par la paille est qu’il s’agit d’un matériau produit localement et qui possède, de part son caractère renouvelable, un très faible bilan d’énergie grise et d’émission CO2. Il trouve donc tout à fait son rôle dans le label bâtiment biosourcé défini par l’arrêté du 19 décembre 2012.

Enfin contrairement aux préjugés, la botte de paille est très résistante au feu mais a également une bonne durabilité dans le temps, en démontre la première habitation française en ossature bois isolée en paille, la maison Feuillette, datant de 1921 et toujours habitée.
 
 
Cependant il reste une aujourd’hui une contrainte, les règles actuelles ne permettent en effet de construire qu’en R+2 au maximum. La paille reste donc utilisée pour la maison individuelle et le petit collectif.

La coopérative Hlm Habitat de l’Ill, a d’ailleurs fait le choix de ce matériau pour son opération ECOTERRA dans l’éco quartier du Danube à Strasbourg. Ces 14 logements collectifs en accession sociale dont les travaux devraient débuter fin 2013 seront en effet conçus en ossature bois avec isolation paille. L’ajout d’un enduit intérieur en terre cru et d’un bardage bois extérieur permet également des parois perspirantes (capables d’évacuer de manière passive une partie de l’humidité produite à l’intérieure des logements).
 
Enfin le projet intègre les habitants de manière participative sur la conception des espaces partagés et l’aménagement de leur logement. Un accompagnement sur l’autogestion partielle ou totale de l’immeuble est également prévu par la coopérative Hlm.
L'opération ECOTERRA, d'Habitat de l'Ill, à Strasbourg (agence DWPA)