La veille de la Fédération des Coop'HLM sur l'actualité sociale
Relations collectives de travail
Salaires : la CFDT propose de nouvelles règles de négociations
Le 25 mai dernier, une première rencontre a lieu entre le nouveau ministre du travail Olivier Dussopt et la CFDT.
Dans un document de 75 pages, le syndicat aborde notamment la santé au travail, le télétravail ou encore le partage de la valeur. Au sujet des salaires, la CFDT insiste pour que de nouvelles règles de négociations au niveau des branches soient créées. La CFDT propose notamment :
- D’instaurer un nouveau rendez-vous salarial tous les trois mois après une revalorisation du Smic, pour les branches dont les minimas sont inférieurs au Smic ;
- De contraindre les branches à transmettre une décision argumentée sur la révision des classifications ;
- De permettre aux CSE d'alerter les Dreets (directions régionales de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités) dans les entreprises qui ne pratiquent pas de politique des rémunérations "loyale et équitable", à savoir des négociations effectives, avec le calcul d'un ratio d'écart salarial par exemple ;
Télétravail
Généralisation du télétravail
La CCI Paris Ile-de-France et la Région Ile-de-France ont mené une enquête auprès de 167 responsables de ressources humaines dans de grandes entreprises franciliennes à la fin d’année 2021 afin de les interroger sur leurs bonnes pratiques en termes de télétravail et de mobilité de leurs salariés.
Pour l’essentiel, il ressort de cette enquête que le télétravail est perçu par les entreprises comme une évolution de l’organisation du travail qui favorise leur attractivité plutôt qu’une solution pour optimiser les déplacements des salariés. Alors que seulement 28 % des salariés étaient en télétravail de manière régulière avant le début de la crise sanitaire, 82 % des entreprises prévoient dorénavant de le généraliser.
Télétravail et productivité
Dans son troisième rapport publié en mai 2022, le Conseil national de la productivité s'est penché sur l'effet de l'essor du télétravail sur la productivité. Une tendance qui risque de se généraliser. En effet, constate le rapport, "alors que le télétravail était une pratique marginale, la crise sanitaire a conduit à un développement massif de cette pratique en France". 8 télétravailleurs sur dix déclarent souhaiter continuer le télétravail et 20 % des salariés travaillent dans une entreprise qui a l’intention d’étendre ou de pérenniser la règle existante en matière de télétravail. Le rapport rappelle qu'"avant la crise sanitaire, le télétravail était une pratique peu répandue en France. En 2019, seul 4 % des salariés le pratiquaient de manière régulière2 (3 % en 2017)", dont 14% de cadres".
"Cette forme de travail est souvent associée à des gains, tant pour les travailleurs concernés que pour les entreprises", observe le Conseil national de la productivité qui tente de cerner un peu plus précisément ces avantages en termes de productivité.
En définitive, le télétravail peut permettre :
- Une meilleure gestion du temps de travail
- Une délocalisation des emplois
- Ainsi qu’une réduction des coûts fonciers
Emploi
Difficultés d’embauche post-covid
En France, "37 % des salariés font partie d’une entreprise déclarant être confrontée à un manque de personnel fin mars 2022".
Dans une note publiée au mois de mai 2022, la Dares analyse les difficultés de recrutement rencontrées par les entreprises en raison de la crise sanitaire en reprenant des travaux qui avaient été effectués après la crise financière de 2008-2009.
La Dares distingue deux sources potentielles de difficultés de recrutement : inadéquation des compétences des candidats et niveau d’effort de recrutement des employeurs insuffisant.
Dans un tel contexte, des politiques de subvention à l’embauche pourraient donc inciter les entreprises à accroître leurs efforts de recrutement et ainsi améliorer l’efficacité du processus d’appariement en complément des efforts d’accompagnement des demandeurs d’emploi.
Santé au travail
Prévention contre les troubles musculo-squelettiques
Postures de travail inconfortables, charge lourdes, gestes répétitifs, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont à l’origine de 98 % des maladies professionnelles et de plus de 50 % des accidents du travail.
Le BTP est classé par la Caisse nationale de l’assurance maladie comme secteur prioritaire.
En 2014, l’Assurance maladie a lancé la démarche TMS pro. Laquelle consiste à mettre en place un dispositif de prévention des TMS.
Ainsi, l’Assurance maladie accorde une aide financière aux entreprises de moins de 50 salariés qui s’engagent dans une démarche de prévention des TMS, en finançant jusqu’à 25 000 euros pour le diagnostic et autant pour les investissements en matériel et formation.
A Blois, l’enseigne Cora tente de juguler les troubles musculo-squelettiques, avec le programme TMS pros. L’entreprise a investi 20 000 euros l’an dernier pour améliorer le choix des équipements de travail.
Visioconférences : exemples de bonnes pratiques pour préserver la santé des salariés
L'Institut national de la recherche et de la sécurité (INRS) au publié au mois de mai, un guide sur les visioconférences qui formule un certain nombre de recommandations pour préserver la santé de ses salariés.
Organiser les visioconférences à bon escient. L'INRS recommande fortement de peser les avantages et les inconvénients du format et se demander si la visioconférence est adaptée au contexte. Et lorsque ce choix est fait, évitez les réunions hybrides qui accroîtra la fatigue et la charge attentionnelle de tous.
Limiter le nombre de visioconférences. Une accumulation de réunions peut représenter un risque pour la santé des salariés (fatigue, stress, charge de travail élevée, risques liés à la posture sédentaire ...) met en garde l'INRS.
Des pauses lors même des réunions en visioconférence sont nécessaires afin "que les salariés puissent détourner le regard de l'écran et avoir un repos visuel" mais également prévoir des vraies coupures où les salariés peuvent bouger (se déplacer, s'étirer) entre 5 à 15 minutes.
Préparer la visioconférence. Cela semble aller de soi mais l'INRS le rappelle, comme toute réunion la visioconférence doit être préparée en amont : un ordre du jour, des objectifs et une durée.
Former les salariés à la visioconférence. L'entreprise doit s'assurer que les salariés maîtrisent l'outil. Il convient également de mettre en place un tutoriel en ligne et des aides permettant aux salariés de réagir aux principaux incidents et aux situations qui peuvent survenir (mauvaise couverture, faiblesse du débit internet, difficulté à se connecter...). A cet effet, il est nécessaire de mettre en place une assistance informatique. En effet, les dysfonctionnements informatiques peuvent accroître le stress et l'isolement des salariés, prévient l'INRS.