Les comptes du Logement 2003

Août 2005
Auteur : Ministère de l'Equipement

Le ministère de l'équipement publie chaque année "les comptes du logement", examen macroéconomique du secteur du logement. La mouture 2003 vient de paraître avec deux annexes instructives, l'une sur la construction neuve, la seconde sur les délais de production.


SYNTHESE

21,4 % de la richesse nationale consacrée au logement

En 2003, la dépense nationale en logement s'élève à 333 milliards d'euros. Elle représente 21,4 % du produit intérieur, soit 0,8 point de plus qu'en 2002. Alors que l'économie ralentit, les dépenses de logement augmentent à un rythme soutenu (+ 5,7 %) tirées à la fois par les dépenses d'investissement et par les dépenses courantes de logement. L'effort public en faveur du logement, mesuré par les avantages conférés au logement, représente 7,8 % de la dépense nationale de logement soit 1,7 % du produit intérieur brut. Il augmente de 0,9 % en valeur par rapport à 2002.

Les dépenses d'investissement s'élèvent à 94 milliards d'euros. Elles progressent de 4,9 % en valeur. Elles bénéficient du redressement des travaux en volume (+ 1,2 %) et de l'accélération des autorisations de construire et des mises en chantier, tempérée toutefois par les délais de construction. La formation brute de capital fixe, c'est à dire les dépenses d'investissement nettes des terrains, augmente de 0,9 % en volume. Dans un environnement économique morose où l'investissement des entreprises est en berne, la part du logement dans l'ensemble de la formation brute de capital fixe augmente pour atteindre 27,8 % en 2003, contre 26,5 % en 2002.

Les dépenses courantes de logement s'élèvent à 234 milliards d'euros, en hausse de 6 %. Cette évolution, la plus soutenue de la décennie, s'explique principalement par l'augmentation des loyers qui reste vive et par celle des dépenses d'énergie liée à un hiver moins clément. Les ménages consacrent 21,8 % de leur revenu à des dépenses courantes de logement, soit 0,8 point de plus qu'en 2002. Ces dépenses pèsent en 2003 davantage dans le budget des ménages, car les revenus ralentissent et les barèmes des aides ne sont pas actualisés.

La suite dans le fichier "cl2003_synthese.pdf" en bas de page.

Zoom 1 - La production de logements neufs

L'accélération de la construction neuve depuis 1998 - 321 000 logements mis en chantier chaque année en moyenne après 271 000 entre 1990 et 1998 - coïncide avec un engouement pour les maisons individuelles et une préférence pour les logements collectifs en petits immeubles. Depuis 1999, 61% des logements construits sont des maisons individuelles contre seulement 53% sur la période 1990 à 1998. Moins de 4% des immeubles collectifs ont plus de neuf étages contre 6% sur la période inter censitaire précédente. Les logements sont plus vastes - 112 m2 en moyenne contre 109 m2 sur la période précédente - et comportent davantage de pièces - 3,9 pièces contre 3,5 -.

Les zones les plus prisées sont les communes rurales ou les petites unités urbaines dans la couronne périurbaine d'une agglomération. Elles offrent à la fois un environnement maîtrisé et un emploi à la ville voisine. Toutefois, le recul des communes rurales « autonomes », c'est à dire des communes qui trouvent dans le contexte local leur activité, est stoppé. Ce résultat est sans doute le corollaire du développement des résidences secondaires dans les zones touristiques.

Presque la moitié de la construction neuve dans les communes rurales bénéficie d'un prêt à taux zéro, contre seulement un quart dans l'unité urbaine de Paris. Ce phénomène s'est accentué depuis la mise en place du PTZ. L'augmentation forte des prix immobiliers, notamment des prix du foncier, a rejeté loin à la périphérie, les ménages aux revenus modestes candidats à un PTZ.

La suite dans le fichier "cl2003_neuf.pdf" en bas de page.

Zoom 2 - Les délais de production des logements

Un tiers environ des logements qui ont obtenu un permis de construire en 2000, ont été terminés un an plus tard. Cette durée entre l'autorisation de construire et la déclaration d'achèvement des travaux diffère selon le type de projet de construire (maison individuelle en secteur diffus, maisons individuelles groupées ou logements en immeuble collectif), la taille du chantier et le maître d'ouvrage. Elle varie aussi selon les contraintes de production du secteur construction.

Alors qu'en 2000 une maison individuelle en secteur diffus a été déclarée achevée en moyenne
quinze mois après son autorisation, un immeuble collectif ne l'a été en moyenne que deux ans après son autorisation. Ces écarts de délais s'expliquent à la fois par des délais d'ouverture de chantier plus courts (3,6 mois en moyenne pour une maison contre 6,5 mois pour un immeuble) et des durées de travaux plus courts (11,3 mois en moyenne pour une maison contre quinze mois pour un immeuble).

Les délais d'ouverture des chantiers après l'autorisation de construire sont plus longs pour les
maîtres d'ouvrages publics que pour les autres catégories (11 mois en moyenne pour les sociétés HLM contre 8 mois pour les Sociétés Civiles Immobilières en 2000). Après avoir baissé jusqu'en 1997, les délais entre autorisation de construire et déclaration d'achèvement des travaux se sont allongés depuis, d'environ deux mois.

La suite dans le fichier "cl2003_duree.pdf" en bas de page.